Vivre son Judaïsme en galoute* : Affronter la réalité

La rédaction fraîchement revenue de France s’en vient vous rapporter news, photos, tendances du moment, et températures bien basses.Le thermomètre nous aura en effet accueilli avec des notes bien glaciales à son compteur, à la grâce d’Hashem, cela nous aura permis de confronter deux univers, mais aussi deux climats…Après un recul de quelques années reprendre la route des aéroports, nous aura donner l’occasion de confirmer une opinion déjà bien affirmée : vivre son Judaïsme  en Galoute* (diaspora)c’est affronter une dure réalité. Mais j’en vois déjà qui sourient, oui, nous n’éclairons pas le monde d’un fait nouveau avec un tel constat, mais nous pensions cependant que le fossé était tel qu’un article méritait d’être consacrer à ce sentiment.

La glorification du matériel

Attention, une fois encore, inutile de monter sur ses grands chevaux. Rentrons Pégase à l’écurie et réfléchissons un instant. Evidemment que le monde entier (Israël inclus) repose sur cette complexe dualité que confronte le matériel (gashmi) au spirituel (rouh’ani), alors pourquoi cette fixation sur la galoute, et sur la France en particulier ? Il suffit de s’attarder sur l’histoire du pays dans lequel nous résidons. Depuis combien de temps existe t’il, combien de monarques aura t’il vu passer, combien de forteresses s’ériger, sur quels modèles le plan de sa politique économique est-il bâtit, mais aussi ses dominantes religieuses et ses principes de  »laïcité »? Autant de questions qui aboutissent à une réponse : en France il y a des richesses, des ressources, trop de ressources parfois. Et si le travail ne cours pourtant pas les rues, l’état encourage le rien foutage en redistribuant des aides sociales et financières permettant même à ceux qui joignent les deux bouts d’arriver plus ou moins à s’en sortir…

Aussi, si je viens à l’instant de dépeindre grossièrement la société non-juive, qu’en est-il alors de notre Judaïsme à nous, Juifs du monde et ici précisément Juifs de France ? Comment allons nous mettre en pratique les lois de nos sages, choisir notre place spirituelle, sur quelle échelle religieuse grimperons nous en évitant la chute vertigineuse au milieu de la jungle urbaine ? Trop de trop tue le trop. La jeunesse Juive de France retient parfois son souffle pour ne pas soupirer son mal être. Si vous êtes à Paris la communauté est certes la plus grosse de métropole mais cela crée des cases, des groupes, trop de copinage éloigné de sincérité, on ne  sait plus ou se mettre ni qui choisir..Pour le reste de la France que cela concerne les restaurants cashers, les supermarchés, les lieux de rencontre, le champs est restreint…Alors le matériel remplace ou atténue ce manque de vie Juive riche. Acheter beaucoup c’est exister. Je m’habille donc je suis. En tant que bonne copine des fashion week je ne suis pas ici pour contredire les amoureux de la mode, mais simplement pour tendre un miroir à ceux qui pensent de manière illusoire que l’avenir Juif réside dans les fringues, le net, l’argent, la parade…Vivre dans un mensonge c’est déjà dur , en amenant une part de torah dans votre quotidien, vous amenez la vérité…ainsi même en étant éloigné de la terre Sainte vous conservez ce lien unique qui lie l’homme à son Créateur…

La chlih’oute * : Tampon communautaire et ouverture vers l’étude de la Torah

Nous aurons dans cet article une pensée particulière pour les trois défunts de la famille Sandler (attentat école d’Osar Hatorah 2011) , dont le père était venu de Jérusalem pour vivre en France accompagné de sa famille, dans le but de diffuser la Torah au monde Juif de France et au sein de la communauté de Toulouse. Le mérite de ses rabbanims et familles qui quittent un monde de Torah pour diffuser avec solidarité le savoir issu de nos H’ahamims *(sages). Rapprocher par l’enseignement des valeurs, par l’approfondissement de l’étude, la jeunesse Juive, et les générations précédentes font de nos jours de splendides techouvotes (retour et renforcement vers la religion) par le mérite de rabbanites, balanites* (personne chargée de la tévila d’une femme lors de son mikvé). Nous saluons de par le monde la présence et la lumière Loubavitch : diffusion, information, cours de Torah, distribution de bougies de chabbat, pose de téphilines et de mesousotes…Le monde religieux réuni , entre rabbanims qui encouragent l’Alyah, et ceux qui éveillent des prises de conscience collectives quant à l’importance de l’étude de la Torah, au respect de la Tsniout, aux valeurs liées à l’éducation de l’enfant…

Juifs en galoute et conscients de l’être

Attention, l’important est aussi de savoir vivre ses choix. Pour certains la France n’est qu’un couloir vers Israël. Pour d’autres, Israël c’est bien pour se ressourcer deux fois par an mais ça s’arrête là. De nombreux Juifs de France sont de plus en plus honnêtes et brisent la langue de bois. Ils savent ce qu’implique la vie en France : l’antisémitisme, l’assimilation et ses dangers, le mauvais temps huit mois sur douze, un judaïsme qui ne pourra jamais se vivre pleinement…ILS SAVENT. Mais une parnassa les retient, une société, des employés, ou simplement une  »belle situation ». La rédaction ne blâme personne. La rédaction respecte. Certains seraient même tenter de tout quitter, mais cela risquerait de froisser la tranquillité du shalom bayit *(paix du foyer Juif) alors…chacun reprend sa route, les uns pour le quotidien de l’Alyah et les autres le temps d’un voyage à Tel Aviv. Sachez simplement que seul un pays nous est au final destiné…

 

13 thoughts on “Vivre son Judaïsme en galoute* : Affronter la réalité”

  1. déborah attal says:

    très bel article

    1. Audelia B. says:

      Merci chère amie

  2. judas danielle says:

    bon article. Cela dit, on ne reste pas en France pour la situation matérielle (pour les retraités) mais parce que nous avons tous des enfants, en Israël et en France, et des petits enfants. En ce qui concerne les enfants, certains font leur alyah et se retrouvent au chômage, pas envie de vivre dans le dénuement en comptant sur les aides sociales…..et reviennent en Europe ou partent ailleurs, n’oublions pas non plus des parents très âgés que l’on ne peut quitter,tout cela est très difficile, matériellement et psychologiquement.Donc pas de jugements trop hatifs, la vie n’est pas si simple.

  3. Zirgel Marc says:

    Shalom.
    TsinioutMag m’a beaucoup apporté au fil de ses articles, et m’a fait beaucoup progressé. Je vous en remercie. Je n’ai pas l’habitude de réagir sur vos pages, cependant ce que vous soulignez dans l’article présent me fait grincer des dents. Si vous le permettez, j’aimerai vous faire part de certaines remarques/critiques.

    Le coût de la vie en France a explosé depuis le passage du Franc à l’Euro: les prix ont flambé, mais visiblement la récession n’est pas pour tout le monde. Quand j’entends dire, et que je lis, qu’en France il y a des profiteurs sur ceci et cela, je me dis: tiens, encore un discours du gouvernement, encore un discours de sociologue à deux balles. Beaucoup de monde le reprend, le colporte, et c’est malheureux. Ce discours est teinté de racisme, et surtout véhicule la haine habituelle (et la trouille) des nantis pour les pauvres. Une haine que les Juifs ont payé très cher au cours de leur histoire en Galout. Oui, le Juif bouc-émissaire de toute crise économique depuis des siècles.
    Quand on est dans la dèche, quand on galère au quotidien, on ne profite pas du système, on est obligé de se débrouiller, donc de trouver les failles du système qui lui ne fait pas de cadeaux. Ce système est pourri, il ne remplit les poches que de certains. Eux, n’ont pas de soucis en fin de mois (ni même au milieu du mois, parce que maintenant on ne finit plus son mois, on vit déjà sur le mois d’après pour rembourser)
    Je ne sais pas combien vous touchez à la fin du mois, mais de mon côté ne serait-ce que pour manger casher je me prive de bien des choses, et manger de la viande une fois dans la semaine est devenu un luxe, surtout quand on est 5 dans la famille. J’ai des amis qui sont à 8, 10, eh bien… ils grattent, et la casherout en prend un coup.
    Voilà LA REALITE de certains.
    Les Juifs en France vivraient donc en zone de guerre ?
    En région parisienne, il est certain qu’il y a certains quartiers difficiles, où des accrochages se produisent. Je ne le nie pas. Mais ces accrochages, tensions, etc… frappent aussi d’autres catégories de personnes (non-juives) et pour autant on ne peut affirmer qu’en France il y a racisme délibérément anti-chinois, anti-indien, anti-ceci ou anti-cela. Certes, les meurtres atroces de Toulouse ont secoué la Communauté toute entière, et la Diaspora (dans tout le monde) mais ils sont aussi à relier aux meurtres précédents des trois soldats français et musulmans, non moins atroces. Merah était un salaud, et le procès intenté par son père est indigne. On ne lynche pas de Juifs quotidiennement dans la rue en France, il faut minimiser la psychose que certains entretiennent délibérément.

    1. Audelia B. says:

      Grincer des dents n’est pas un souci en soi. (HUMOUR JE PRECISE) La France En plus d’être un pays aux grandes valeurs, j’y connais d’excellents dentistes qui seront prêts à pratiquer des soins…Cher Marc je ne paraphraserait en aucuns cas tes propos dont la plupart sont justes(je ne suis évidemment pas d’accord avec tout). Cependant je te sais excellent lecteur et j’espère que l’article n’aura pas été lu en diagonale. Car si je fait la synthèse de tes commentaires tu te méprends en lisant l’article comme « plaidoyer pour Israël » or, premièrement je ne suis pas de tendance sioniste pour deux sous (je respecte mes frères qui le sont mais cela s’arrête là). Secondo je ne fait que pointer une réalité issue d’expériences personnelles (et oui moi aussi j’ai vécu en France et moi aussi j’ai eu mes galères). Oui la France c’est des points positifs et négatifs. Oui Israel n’est pas la Terre ou coule le lait est le miel. Mais quatre commentaires pour un seul article moi qui connait un peu tes positions. Ne seraitce pas une manière détournée de vivre secrètement sa blessure narcissique (voir en la galoute de nombreuses vérités et déduire FORCEMENT qu’Israel c’est forcément plus galère ) et la EMOUNA dans tout cela ? Tu parles de gens qui sont revenus et ont souffert ? Et bien j’ai envie de dire au moins ils l’ont fait. Comme il est dit « Ein h’ah’am ké baal nissayone » ne peut savoir que celui qui a fait l’expérience. Pour le reste Tsniout Mag’ n’est pas toujours là pour faire plaisir mais surtout pour faire réagir. Une presse n’est jamais neutre. Merci pour tes commentaires et à tres vite. Chabbat chalom.

  4. Zirgel Marc says:

    Maintenant pour l’Alyah, elle a un coût. Il faut être sacrément déterminé pour faire son Alyah, et accepter de galérer pour s’installer en Israël. En partant de zéro, pour ceux qui n’ont pas de famille, d’amis, de liens en Eretz. J’en connais qui en sont revenus. On peut être attacher à Israël, mais on peut aussi être attaché au pays dans-lequel on est né. C’est un paradoxe juif. Celui de la Galout. C’est certain. Et Israël est loin d’être le superbe pays où coulent le lait et le miel, pour paraphraser. Alors oui: on hésite. Les choses sont déjà suffisamment difficiles ici, en France, pour joindre les deux bouts, alors pourquoi tenter d’empirer les choses en faisant sa montée ?

    1. Audelia B. says:

      Entièrement ok avec toi mais…

  5. Zirgel Marc says:

    Pour le mauvais temps, 8 mois sur 12, c’est un blague ?
    Moi qui vient de l’Est de la France (Alsace), si je tourne mes yeux vers l’Est de l’Europe, et je pense aux Juifs de là-bas, à l’histoire des Juifs de l’Est de l’Europe, je ne peux que sourire à ce que vous nous dites là. Ou alors je n’en ai pas compris le sens profond de vos propos.

    1. Audelia B. says:

      La france niveau climat c’est la cata c’est un secret pour personne n’en déplaise

  6. Zirgel Marc says:

    On est loin des -20° C de mon enfance, alors que Hanoukha vient de se terminer, et qu’ici, en région parisienne, en plein hiver « glacial » il doit faire 10° dehors, et encore !

  7. Zirgel Marc says:

    Vous parlez de consumérisme, d’une tendance affirmée chez nous, Juifs de France, d’acheter beaucoup pour exister? Euh… pardonnez-moi, mais ce n’est là la tendance que d’une minorité de Juifs de France. Au même que les autres Français, toutes confessions et « origines » confondues. Il suffit de se rendre dans les petites boutiques juives qui subsistent, de regarder la façon dont les gens s’habillent déjà, et du contenu de leur panier/caddy. On est loin de ce genre de poncif fashion de certains quartiers huppés de la Capitale. Il y a deux mondes juifs: ceux qui peuvent, et ceux qui ne peuvent pas. Et ceux qui ne peuvent pas, sont majoritaires. Nous sommes nombreux sur les réseaux sociaux à grincer des dents lorsqu’à Pessah les prix flambent, et nous sommes nombreux lors des fêtes à aller en négocier les prix.
    Allez, j’arrête là les violons à la Zola. Mais ce sont les faits.
    Cordialement.
    Bonne continuation pour votre site.

    1. Audelia B. says:

      Encore une fois je parle de certains phénomènes dans la communauté mais là vous en faites une affaire personelle et vous avez tres mal lu l’article à l’évidence pardonne moi de te le dire. Après s’il suffisait d’etre en désacccord avec un article d’une presse pour démissioner et bien ma foi je ne lirais pas grand chose…Ne m’apprenez pas la detresse communautaire car pardonnez moi jai aide des gens dans le besoin en France je nai pas besoin de lecons de ce type renez donc le temps de lire les choses au lieu de comme precise dans l’article et je cite « monter sur ses grands chevaux  » Kol touv.

  8. Dray says:

    J’adore. Pour ma part mon rêve est de vivre en Israël avec mon mari et mes enfants, je suis consciente que on n’a rien a faire en France, tout nous pousse a partir et sDv bientôt on sera la bas car c’est Israël notre pays
    . Mais comment partir sans argent???

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