Retour ce matin sur un fait d’actualité non négligeable. La Tsniout, c’est adopter un comportement de modestie, de pudeur, de calme, de réflexion dans l’attitude et le physique. Quand je dit physique je fais allusion entre autre au choix magnifique mais non moins difficile de se couvrir la tête. Difficile mais pourquoi ? Ne sort-on pas équipé d’un parapluie pour se protéger de l’eau qui nous tombe dessus en temps d’averses ? Avec ce parapluie, de quoi cherche-t-on à se protéger ? Du vent, de la pluie, ou seulement éviter de tomber malade. Alors parallèlement, que recherche la femme Juive en se couvrant la tête ? De quoi désire-t-elle se protéger ? Sortir la tête couverte serait métaphoriquement comparable (à prendre au second degré Mesdames) à sortir la tête découverte en temps pluvieux ? Foulard, perruque, chapeau, casquette…des multiples solutions pour un même but : couvrir la chevelure de la femme Juive. Tsniout Mag’ fait aujourd’hui le point sur l’une des pierres angulaires de la Tsniout : les raisons qui expliquent pourquoi la femme Juive protège sa chevelure, et les bienfaits que cela engendre dans son quotidien ainsi que les conséquences pour son entourage.

La tête couverte : une barrière de protection avec le monde extérieur

Tsniout Mag’ se voit tout d’abord dans le devoir de revenir sur un des passages fondamental qui explique le pourquoi du comment : la femme Sota (‘Houmach Bamidbar – Paracha Nasso). Qui est-elle ? Cette femme est l’épouse d’un homme, qui désireux de ne pas la perdre, l’averti clairement du danger de s’isoler seule avec un autre homme. Cependant, malgré les avertissements de son mari, cette dernière ne tenant pas compte de ces remarques, s’isole malgré tout avec un homme. Deux problèmes apparaissent alors, premièrement la loi qui interdit l’isolement d’une femme mariée avec un homme (le ih’oud), deuxièmement s’étant isolée avec un homme, elle est donc de ce fait suspectée d’adultère. Elle devra donc passer plusieurs processus afin que les doutes soient levés et qu’elle soit jugée ou non coupable d’adultère. Parmi ces processus, elle passera en jugement devant Hashem :

(Bamidbar 5:18) « Le pontife fera se tenir la femme devant Hashem, il découvrira la tête de la femme, … », d’après les commentaires de Rachi on explique le « il découvrira la tête de la femme » par le fait que ses nattes furent détachées de sa chevelure. Cet acte représentait une véritable humiliation. Rachi en tire comme apprentissage qu’il est honteux pour la une fille d’Israël d’avoir la tête découverte.

On me demandait récemment ce que se couvrir la tête apportait à la femme Juive ? Nous conviendrons que nous pourrions épiloguer des heures durant sur ce chapitre tant il y a d’explications à donner. J’utiliserais mes propres arguments afin d’étayer cette discussion, et voici parmi ceux que j’ai dans ma liste :

– Sortir la tête couverte : c’est une protection envers le monde extérieur:

Je sors la tête couverte, donc je prouve mon statut conjugal. Il est ainsi clair (encore plus avec un foulard) que je suis mariée. Nous parlions juste avant d’un passage de la Guemara qui relate l’épisode de la femme adultère (Sota). Sortir avec la tête couverte affiche non seulement la couleur (vous êtes mariée) mais de plus cela renforce nos racines et appartenance au monde Juif. En effet, de nos jours avec l’amplification des mœurs non-juives de par le monde (même en Israël), on pense que la bague de fiançailles et l’alliance sont des signes relatifs au mariage, et que le monde qui vous entoure et vous côtoie s’en satisfait parfaitement. Je réponds (humblement) que l’alliance est certes un signe distinctif qui rend la femme lors du mariage mékoudéchète, mais gardons l’esprit que ça n’est pas suffisant. Notre alliance à nous les femmes, elle est avec Hashem, et se couvrir la tête c’est lui rendre hommage à Lui et à l’homme qui partage ou partagera notre vie. Une chevelure exposée, est comme une parure de diamants : convoitée de tous, elle ne saurait appartenir qu’à un seul homme : notre époux. Une femme qui se couvre la tête construit pour son foyer (comme il est dit « Icha akérète bayit« ).

– Sortir la tête couverte : c’est avoir le mérite de voir grandir ses enfants dans la Torah et de les élever vers Hashem :

Pour expliquer le mérite qu’une femme a à protéger les cheveux, reprenons ensemble un verset des Tehilims (psaumes de David) et citons le psaume (45:14), « Toute resplendissante est la fille du roi dans son intérieur, elle est vêtue de tissus d’or ». ‘Hazal (Nos Sages de mémoire Bénie) expliquent ce passage ainsi dans la Guemara Yoma (47a) : Comment Hashem récompense-t-il la pudeur de la femme ? En lui offrant des vêtements tissés et brodés d’or, tout comme le Pontife (Cohen Gadol) qui était paré ainsi dans le Beit Hamikdash (Imaginez la comparaison !). Ainsi elle élèvera son mari et ses fils au rang de notre Sainte Torah et aura le mérite de les voir devenir de grands Tsadikims !

– Sortir la tête couverte, c’est cacher sa nudité :

Tête découverte = Tête nue. Qui dit nudité (Ervah) dit problèmes hilh’atiques (au niveau de la Loi Juive). Par exemple : saviez-vous qu’un homme ne pourra pas procéder à Kiriat Shéma (la lecture du Shéma) devant une femme la tête découverte ? Le problème est le même pour toute récitation de prières ou bénédictions. Depuis la faute d’Adam Harichone l’homme se couvre le corps pour protéger sa nudité. Lorsque l’on couvre son corps l’on couvre aussi ses cheveux. Sans quoi la nudité persiste ! Car comme il est écrit dans le Traité de Guemara Chabbat (61 a) « La tête est la Reine de tous les membres ».

–Sortir la tête couverte une parabole homme/femme sans précédent :

Le Rav Shimon Schwab avait pour habitude de comparer la femme à la tête couverte à l’homme qui portait les Téfilines de la tête toute la journée (comme cela était autrefois la coutume).

Je sais ce que certaines penseront : « tout cela on le sait déjà », et bien vous savez quoi ? Relisez le ! Parcourez les livres ! Les sites internet ! Continuez à vous documenter, à vous instruire, à questionner les Rabbanims. Lorsque sur les réseaux sociaux et forums en tout genre  vous recevez une information de Torah quelle qu’elle soit : ouvrez-la, dirigez votre curiosité dans le sens de l’élévation. Car la Tsniout est un code de conduite Mesdames, du comportement et du vêtement. Et non ça n’est pas une contrainte : c’est une parure. On n’apprend jamais assez, alors même si certaines informations vous parviennent en boucle, continuez à les assimiler, et ne vous contentez pas de les garder égoïstement : partager les, le monde a besoin de pudeur. La vie nous surexpose. Les médias ne cache plus rien. On se lasse de tout. On est blasé. On vit un désenchantement du monde. Plus rien ne nous surprend. Alors au lieu d’être sans cesse à la recherche de « nouveauté » si on faisait un pas en arrière à l’époque de nos matriarches, à l’époque où il paraissait évident à la femme Juive de se couvrir la tête. Ne vous y méprenez pas, rien ne se perd, tout se récupère. Alors tachons, en ce mois de Elloul de « récupérer » les paroles de nos sages, et de les mettre en application (chacun à son rythme, chacun à son niveau mais toujours dans la joie) ! La Tsniout c’est dur ? Tsniout Mag’ tachera de vous aider : réveillez-vous, vous n’êtes plus seule ! Vous ne vous couvrez pas la tête pour le moment : pas de problème ! La question n’est pas de savoir ce que vous êtes aujourd’hui, mais plutôt ce que vous déciderez de devenir demain !

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