Rabbanite Kanievsky : de la Tsniout dans le ciel

Rabbanite Kanievsky Zal

Rabbanite Kanievsky Zal

Samedi soir un peu avant 20h, la nouvelle tombe : la fille du Rav Eliashiv et épouse du Rav Kanievsky, la Rabbanite Bat Shéva Kanievsky décède à l’âge de 79 ans. Le monde religieux reçoit une onde de choc ! En effet, il s’agit là d’une terrible nouvelle, une tsadékète, un véritable modèle de Tsniout s’est envolée pour rejoindre le monde des Justes. A l’évidence Tsniout Mag‘ ne pouvait passer à coté de la tragique nouvelle sans rendre un hommage à cette figure du monde religieux, un emblème pour de nombreuses femmes en Israël et de par le monde !

Bné Brak outre sa réputation de ville Kodesh, réputée pour ses nombreuses yeshivotes, sa force et sa présence religieuse dans de nombreux domaines, était depuis plusieurs années devenue tout aussi connue pour abriter de nombreux géants de la génération en son sein. Parmi eux, la famille du Rav Kanievsky. On se déplaçait pour consulter le rav. Mais la rabbanite avait à son tour de nombreuses fidèles qui affluaient de toutes parts et de tous courants religieux, pour recevoir une bénédiction, un soutien, un réconfort, une réponse à une question ! C’est avec la plus gande des modesties aussi bien matérielle que spirituelle que la rabbanite recevait chaque jour les femmes venues la voir de tout Israël et de par le monde. Une pièce minuscule lui servait de bureau, et la rabbanite ne s’en portait pas moins bien, bien au contraire. Barou’h Hashem, l’élévation de la famille Kanievsky repose sur la fuite des honneurs, la recherche de Torah et de mitsvotes sans conforts matériels de ce monde. La rabbanite possédait un tel pouvoir de bénédiction, qu’il arrivait même que des villages Arabes voisins demandaient à recevoir une bénédiction de cette dernière (par intermédiaire), ils savaient la femme éloignée de toute tendance ou parti pris politique, ne gardant à l’esprit que l’image de la Juste soucieuse de répandre le bien autour d’elle !

Bat Shéva Kanievsky était une femme de foi et de coeur qui a oeuvré dans de nombreux domaines. Dans le monde orthodoxe (‘Harédi) elle avait obtenu un titre particulièrement élevé pour une femme religieuse de son rang. Elle était considérée comme une sorte de « mentor » féminin spirituel, pour la grandeur de ses midottes et la force de ses brah’otes. Certains avaient même pour habitude de la qualifier par le terme utilisé en Lituanie « Admourit » (Instance religieuse très élevée et attribuée aux sages de Lituanie), ce qui est une véritable révolution car dans le monde orthodoxe ce terme reste d’habitude uniquement masculin… c’est dire la grandeur du personnage ! Lorsque l’on interroge à son sujet les grands de Bné Brak ceux ci répondent  : « La rabbanite Kanievsky pourrait facilement être comparée aux grandes figures féminines Judaïques du passé (les Tsadkaniotes), de ces femmes qui connaissent la Torah sur le bout des doigts et multiplient les bénédictions et mitsvotes ! »

En ce qui concerne les racines généalogiques de la Rabbanite , elles sont aussi impressionnantes que l’est son parcours et sa vie. Epouse du célèbre Rav HaGaon Haïm Kanievsky (que l’on peut de nos jours inscrire au rang des Rabbanim les plus connus du monde orthodoxe) lui-même fils du Rav Yaacov Israël Kanievsky. Quant à la maman du Rav Kanievsky elle était parente (soeur) du ‘Hazon Ich ! Pour sa part la rabbanite est comme vous le savez peut-être, la fille du maître de la grande tradition des sages Lituaniens le Gaon Rav Yossef Shalom Eliashiv chlita. La maman de la Rabbanite Kanievsky n’était autre que la fille du Rav Arié Levin Zatsal. De tant de lumière ne pouvait naître qu’une grande femme qui BH a su honorer ses racines et diffuser autour d’elle humilité et grandeur.

Si la Rabbanite Kanievsky était pour certains âgée, ses journées et son emploi du temps étaient eux, des plus dynamiques. Allant parfois jusqu’à recevoir des centaines de femmes par jour ! Pour cette femme : point de répit pour la Torah ! Des femmes de tous courants religieux et de tous les milieux, de par le monde, venaient pour recevoir d’elle une bénédiction ! Et là ou la Loi Juive exige de la femme Juive une prière quotidienne par jour, cette dernière malgré ses nombreuses occupations avait à coeur de répondre présente aux trois prières journalières (Cha’harite, Min’ha vé Arvite ) ! Depuis jeudi matin les femmes de la synagogue Lederman (synagogue accolée à son domicile) que cette dernière fréquentait, s’étaient inquiétées de constater l’absence de la Rabbanite aux offices de Cha’harite (à laquelle elle assistait à l’aube), et avaient accouru à son chevet pour prendre au plus vite de ses nouvelles !

La rabbanite souffrait du coeur depuis quelques jours. Ce Samedi, 3ème jour de ‘Hol Hamoed Souccot, elle sortit pour la prière de min’ha et à son retour vers 13h30, alors qu’elle sortait les plats de shabbat du réfrigérateur pour la seouda, elle se sentit faible, elle alla donc dans sa chambre pour se reposer un peu, quelques minutes plus tard elle s’effondra. 40 minutes plus tard, sa mort était décrétée, la cause étant une insuffisance cardiaque. Les réanimateurs accourus sur place ne purent que déclarer la mort.

Quand la mort a été déclarée, Rabbi ‘Haïm est entré dans sa chambre avec un minyan (assemblée de 10 hommes) et avec calme et retenue a dit : « Barou’h ata Hachem Elokenou Mele’h HaOlam Dayan HaEmet ». A la sortie de shabbat, après la prière de Maariv lorsque le ‘hazan termina le kaddich, le Rav se mit à pleurer la mort de sa femme.

C’est un parcours empreint de Tsniout et d’humilité qu’avaient choisit la famille Kanievsky, vivant dans la modestie la plus totale, une petite pièce servant d’accueil pour recevoir au Rehov Rachbam 23 , bénir et conseiller, une ligne téléphonique ouverte la nuit pour aider ceux qui désiraient… Malgré les nombreux dons qui leurs furent proposés, afin de rénover et rafraîchir l’endroit qui leur servait d’habitat, c’est toujours avec beaucoup de Tsniout que les propositions furent rejetées par ces derniers, fuyant toujours les honneurs. La seule importance aux yeux des Kanievsky (dont la Rabbanite) était de répandre le bien autour de soi, sans rien attendre en retour, et dans la crainte d’Hashem d’accomplir avec soin le service divin !

Dans une interview lorsque l’on questionnait la Rabbanite sur les miracles qu’elle accomplissait c’est avec la plus grande anava et le sourire aux levres , qu’elle s’empressait de répondre : « Je ne fais pas de miracle…Mes bénédictions sont celles d’une personne ordinaire. Mais je compatis avec les gens, de tout mon coeur, et cela aide peut-être »…  Mesdames allumons ce soir une bougie, que repose en paix une Eshet ‘Hayil dont la neshama est partie rejoindre celle des Justes…Que sa personnalité devienne un modèle de Tsniout pour toutes ! Amen…

5 thoughts on “Rabbanite Kanievsky : de la Tsniout dans le ciel”

  1. Nathalie says:

    Amen ve amen.
    Merci ma petite Audélia pour ce magnifique hommage digne de cette Tsadika.
    En lisant ces lignes, je réalise à quel point la Rabbanite était une grande dame.
    Elle me fait penser à la Rabbanite ‘Haya Sarah Kramer z’l, qui fuyait les honneurs et aidait au dela de ses forces toute personne venu la solliciter des 4 coins du monde…
    C’est une grande perte pour chacun d’entre nous, les Justes partent petit à petit, et nous devons de garder en mémoire leur sainteté et essayer de la reproduire autour de nous…

  2. eliane belleli says:

    la RABANITE …….UN FLEUVE DE SIMPLICITE QUI INSPIRE A L` INFINI AMOUR ET SECURITE

  3. hannah lucie says:

    Quel article.. Magnifique! Il represente tres bien la Rabanite. Une tsadekette, que son merite nous protege. Et hazak Audelia!

  4. Chouraqui says:

    Chavoua tov. Merci pour cet hommage et hazak. C est une grande perte

  5. Georges says:

    Un Tehilim en vidéo pour la Refoua de son mari Rav Kaniewski : http://www.youtube.com/watch?v=y8UE2M3BTFU&feature=player_embedded

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